A quoi servent les triglycerides et autres coco-caprylate ?

Si vous retournez un flacon de cosmétique (bio ou conventionnel), vous aurez de fortes chances de retrouver l’un des ingrédients suivants : caprylic/capric triglyceride ou coco-caprylate caprate. Ces ingrédients font partie des huiles estérifiées les plus connues et les plus utilisées en cosmétique.

Seulement, plusieurs voies en cosmétique biologique dénoncent l’utilisation de ces esters (même s’ils sont d’origine naturelle). On les accuse d’être inutiles, de servir à faire du remplissage, voir des économies. Nous allons prendre part à cette discussion et tenter d’y apporter notre analyse.

Tout d’abord, qu’est-ce que c’est ?

Pour l’expliquer de la manière la plus simple possible, les huiles estérifiées dont nous parlons sont des ingrédients obtenus à partir d’huiles végétales (bio ou pas). Ces huiles végétales passent par différents procédés chimiques et mécaniques pour en extraire l’ester recherché.

Le résultat est un ingrédient huileux à l’aspect et au toucher très différent de l’huile végétale de départ ; et surtout dont les propriétés (les apports à la peau et aux cheveux) n’ont plus rien à voir avec l’original.

C’est là que le bât blesse !

C’est vrai. Une huile estérifiée n’aura plus toutes les propriétés naturellement présentes dans l’huile végétale dont elle est tirée. Adieu vitamines et nutriments ! Mais tout n’est pas si sombre car dans une formule bien écrite, chaque ingrédient joue un rôle précis.

Alors à quoi servent les huiles estérifiées ?

Elles sont généralement utilisées pour leur texture, leur éventuelle volatilité et le soyeux de leur toucher. Mélanger un ester quelque peu vaporeux à une huile de ricin naturellement visqueuse permettra d’équilibrer le toucher pour lui donner un aspect plus velouté. Il ne faut pas oublier que l’utilisation d’un produit cosmétique ne s’arrête pas au simple résultat. C’est l’expérience toute entière, toucher compris, qui doit être agréable pour l’utilisateur. Du moins, c’est ce que nous visons pour les produits Antonin .B.

Les esters servent-ils à faire des économies ?

C’est ce que pensent certains mais la réalité est toute autre. Une huile estérifiée de qualité se paie parfois très cher. Les alkanes de noix de coco, par exemple, coûtent plus cher que certaines huiles biologiques comme celle de bourrache.

Les esters ne devraient pas être opposés aux huiles végétales pures. Au contraire, il faut les considérer pour leur apport propre. C’est-à-dire qu’il faut en mesurer les propriétés pour les intégrer dans la formule à un dosage adéquat qui permette d’obtenir un confort de texture agréable.

Cela dit, en aucun cas un ester ne devrait remplacer une véritable huile pure et riche. Les esters devraient toujours laisser suffisamment de place aux ingrédients naturels purs et non modifiés afin que ces derniers expriment pleinement toutes leurs propriétés. On se méfiera donc des listes INCI où ne figurent qu’esters, cires, émulsifiants et agents de texture. Mais en quantité raisonnable, les esters jouent un rôle tout à fait légitime.